Dans le monde agro-industriel, la gestion des biodéchets est un enjeu majeur. Ces déchets, souvent collectés avec leurs emballages, nécessitent un déconditionnement pour leur valorisation.
Qu’est-ce que le déconditionnement ?
Le déconditionnement est une technique visant à séparer les biodéchets de leurs emballages. Cette étape est cruciale pour garantir une valorisation optimale des déchets, que ce soit par méthanisation, compostage ou d’autres méthodes. Les équipements dédiés combinent généralement une phase de trituration, ouvrant l’emballage, et une phase de pressage. Seule la pulpe organique passe à travers une maille spécifique, laissant l’emballage derrière.
Les solutions de déconditionnement
L’ADEME, consciente de l’importance du déconditionnement, a mené une étude approfondie pour inventorier, classifier, décrire et comparer les performances des différentes technologies de déconditionnement.
Cette étude visait également à présenter les installations de déconditionnement, contribuant ainsi au développement de la filière de valorisation des biodéchets.
Broyeur séparateur
Le broyeur séparateur est une machine qui combine deux fonctions principales : le broyage et la séparation.
Les déchets sont d’abord introduits dans une chambre de broyage où ils sont réduits en petits morceaux grâce à des lames ou des marteaux rotatifs. Cette action de broyage facilite la séparation ultérieure de la matière organique et de l’emballage.
Après le broyage, les déchets passent à travers un tamis ou une grille qui sépare la matière organique broyée des morceaux d’emballage. La matière organique, étant plus fine, passe à travers le tamis, tandis que les morceaux d’emballage plus gros sont retenus.
Broyage puis compression
Cette catégorie englobe plusieurs technologies qui commencent par un broyage suivi d’une phase de compression pour extraire la matière organique.
Presse à vis : Après le broyage, les déchets sont introduits dans une vis sans fin qui exerce une pression sur eux. Cette pression force la matière organique à sortir à travers de petites ouvertures, tandis que les emballages restent à l’intérieur de la vis.
Presse à piston : Après le broyage, les déchets sont placés dans une chambre où un piston exerce une pression sur eux. La matière organique est ainsi extraite et séparée des emballages.
Presse à rouleaux : Après le broyage, les déchets sont pressés entre deux rouleaux pour en extraire la matière organique.
Hydromécanique
La technologie hydromécanique utilise l’eau comme agent de séparation. Les déchets sont immergés dans l’eau, et grâce à l’action mécanique combinée à l’eau, la matière organique se détache des emballages. Les déchets organiques, étant plus denses, se déposent au fond, tandis que les emballages flottent à la surface, permettant ainsi une séparation aisée.
Ouvre sacs
Les machines “ouvre sacs” sont spécialement conçues pour ouvrir les sacs contenant des déchets organiques sans les broyer. Elles utilisent des lames ou des couteaux rotatifs pour fendre ou découper les sacs, libérant ainsi le contenu organique. Une fois les sacs ouverts, le contenu est généralement acheminé vers d’autres machines pour un traitement ultérieur.
Ces installations se trouvent généralement sur des sites dont l’activité principale est la méthanisation.
Indicateurs de performance du déconditionnement
La performance d’un équipement de déconditionnement est évaluée par deux indicateurs principaux :
Le taux de captation de la matière organique mesure la quantité de matière organique séparée par rapport à la quantité de matière organique du flux entrant.
Le taux d’épuration des indésirables mesure la quantité de refus séparés par rapport à la quantité de refus du flux entrant.
Un équipement performant aura des taux de captation et d’épuration proches de 100%.
Réglementation et allègement
La réglementation autour du déconditionnement a récemment évolué. Un décret a introduit une rubrique spécifique dans la nomenclature des ICPE pour les activités de déconditionnement des biodéchets. Cette rubrique, ICPE 2783, a assoupli les seuils réglementaires. Auparavant, les installations, traitant plus de 10 tonnes par jour, nécessitaient une autorisation. Désormais, celles traitant moins de 30 tonnes par jour sont simplement soumises à déclaration.