L’industrie agroalimentaire produit une grande quantité de matières organiques impropres à la consommation humaine: restes de viandes, carcasses, graisses, mais aussi des épluchures de fruits et légumes…
Chaque année en France, ce sont ainsi plusieurs milliers de tonnes de biodéchets qui sont produites par l’industrie agroalimentaire. Leur traitement représente un coût important pour ces entreprises.
En effet, afin de les valoriser il est nécessaire de les trier dans un premier temps. Ensuite, ils sont envoyés vers des filières de recyclage adaptées (alimentation animale, compostage, méthanisation…).
Auparavant, la plupart des déchets étaient enfouis ou incinérés. Pourtant, depuis quelques années, ces biodéchets apparaissent comme une véritable ressource. Il est nécessaire de les valoriser afin d’en tirer un maximum de profit. Ainsi, de nouvelles méthodes de traitement apparaissent comme par exemple le compostage.
Ce processus permet en effet, de produire de l’amendement organique à partir de déchets, pour fertiliser les sols.
Mais comment fonctionne exactement le compostage industriel ? Quels avantages à cette technique ? On vous explique tout.
Qu'est-ce que le compostage industriel ?
Pour faire simple, le compostage industriel est la transformation de matières fermentescibles en compost, en grandes quantités. Ce processus présente l’avantage d’être réalisable à toutes les échelles. Ainsi, de plus en plus d’habitations disposent désormais d’un compost individuel pour les déchets organiques du quotidien.
Sur le plan scientifique, il s’agit d’un procédé naturel contrôlé de transformation aérobie, c’est-à-dire en présence d’oxygène. Par opposition, la méthanisation est un processus de valorisation des déchets réalisée en milieu anaérobie, c’est-à-dire sans oxygène.
Au niveau du déroulement du processus, les biodéchets, riches en composés humiques, sont triés et broyés avant d’être placés en andains. Ils sont ainsi dégradés par des micro-organismes durant plusieurs semaines, c’est la fermentation. Au bout d’un certain temps, le compost est tamisé puis stocké pour une durée d’environ 6 mois, c’est la maturation. Au cours de ce processus, de la chaleur et du gaz carbonique sont dégagés. C’est pourquoi le compostage industriel est souvent fait à l’air libre, ou dans un espace ventilé.
On obtient ainsi une matière fertilisante stabilisée pouvant être utilisée pour
améliorer la fertilité des sols.
Quelles sont les techniques de compostage ?
Il existe différentes techniques de compostage. Chacune présente des avantages, tant sur le plan budgétaire, sanitaire, mais aussi en termes d’efficacité.
Le compostage à ciel ouvert
C’est la technique la plus courante. Il s’agit en effet de disposer les déchets sous forme d’andains de 2 à 3 mètres de hauteur. Ceux-ci sont ensuite retournés régulièrement. Le procédé dure plusieurs mois.
Le compostage à la ferme
Les déchets sont disposés en andain directement sur les champs. Les andains ne doivent pas être tassés, pour laisser l’oxygène circuler, et font généralement 2m de hauteur sur 3m de large. Ils doivent être retournés au minimum 2 fois.
Le compostage en casier ou en réacteur fermé
Il s’agit ici de deux procédés différents, mais similaires, car réalisés en milieu fermé. Ils consistent à confiner les déchets, pour accélérer le processus de compostage, mais aussi pour des questions de sécurité.
En effet, ces techniques sont souvent utilisées pour des déchets tels que des boues d’épuration, préalablement déshydratées.
Le compostage peut durer ainsi 3 à 4 semaines.
Le lombricompostage
Le lombricompostage est une technique différente des autres techniques de compostage, puisque comme son nom l’indique, elle vise à utiliser des vers pour dégrader les déchets.
Ce genre de technique concerne généralement des petites unités de compostage ou des composteurs individuels, comme on peut retrouver dans la plupart des habitations.
Quelle est la composition du compost ?
La composition du compost ne doit pas être laissée au hasard. En effet, il doit être réalisé en aérobie, c’est-à-dire en présence d’oxygène. Le compost doit donc permettre à l’air de circuler librement afin de permettre la respiration des micro-organismes. Les déchets ne doivent être ni trop gros, ni trop fins. S’ils sont trop liquides, on utilise des structurants à base de bois.
Les déchets verts
Dans le compost, on trouve généralement des déchets verts provenant de l’entretien des espaces verts par exemple. Tonte de la pelouse, feuilles mortes, tailles de haies… Ils sont généralement collectés par le biais des déchèteries.
Les boues de STEP
Les boues de STEP sont issues des stations d’épuration des eaux urbaines, après leur traitement.
Les ordures ménagères
Les ordures ménagères regroupent les déchets issus des cuisines des particuliers, notamment la préparation des repas et les déchets alimentaires non consommés. Il peut aussi s’agir de déchets de jardins.
Les ménages sont depuis quelques années sensibilisés au tri et peuvent même être équipés de leur propre compost individuel pour réduire leurs déchets.
Les biodéchets des gros producteurs
En janvier 2012, le gouvernement imposait aux personnes produisant ou détenant plus de 120 tonnes de déchets biodégradables par an de mettre en place un système de tri et de valorisation de ces derniers.
En 2016, ce dispositif a été étendu à tous les professionnels produisant plus de 10 tonnes par an de biodéchets.
Dans cette catégorie, on retrouve absolument tous types de déchets organiques, provenant majoritairement de l’industrie agroalimentaire.
Quel est le rôle du compost ?
Le compost joue un double rôle. D’une part, ce procédé permet de réduire la quantité de déchets existants, notamment ceux issus de l’industrie agroalimentaire et des collectivités. Son principal avantage est que, contrairement à d’autres solutions comme l’incinération qui produit des mâchefers (résidus de l’incinération des déchets, constitués en majorité des matériaux incombustibles), le compost ne produit pas de nouveaux déchets.
D’autre part, du fait de sa concentration en élément nutritif, le compost permet de fertiliser les sols par un processus naturel. Il remplace ainsi les engrais minéraux ou chimiques généralement employés. Les composts contiennent l’azote, le phosphore, le potassium et d’autres éléments majeurs et mineurs nécessaires pour la croissance des plants.
Dans cette économie circulaire, ce sont plusieurs millions de tonnes de déchets qui sont traitées et réutilisées en engrais chaque année.
Qui utilise le compost ?
Le compost est majoritairement utilisé en agriculture. Il peut aussi être destiné aux collectivités, pour les espaces verts par exemple.
Au même titre, le digestat issu de la méthanisation est excellente engrais pour l’agriculture.
Lorsqu’il est de très bonne qualité, il peut même être commercialisé et destiné à une utilisation individuelle par les particuliers.
Comment valoriser le compost ?
Le compostage industriel est un procédé en voie de développement depuis plusieurs années. De nouvelles techniques permettent d’optimiser le processus et de l’adapter en fonction des déchets.
Mais, pour que le compost soit valorisé de la meilleure des manières, il est important de respecter certains principes. En effet, la qualité des déchets organiques influe sur la qualité du compost final.
Il est primordial d’assurer un tri strict et efficace pour ne pas mettre en compost certains déchets comme le plastique ou le verre. Mais il est aussi nécessaire d’assainir au préalable les déchets afin d’éviter la présence de certains polluants comme les traces de métaux.
Si vous souhaitez être mis en relation avec les unités de compostage à proximité de votre site, Greenr vous accompagne dans cette démarche pour vous aider à valoriser vos biodéchets. Contactez-nous pour échanger sur les biodéchets, nous serions ravis de discuter avec vous de la transition écologique.
Contribuons ensemble à faire prendre conscience à notre entourage de l’urgence climatique en nous suivant sur Linkedin